L'hyperthyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chat. Elle touche 10% des chats de plus de 7 ans. Elle est causée par une augmentation de la production d’hormones par la glande thyroïde, due généralement à une hyperplasie bénigne de la thyroïde (98% des cas) ou plus rarement à un cancer de la thyroïde (adénocarcinome, 2% des cas).
1. Causes
L'origine est inconnue, cependant certains facteurs de risque sont connus : la sédentarité, certains insecticides et herbicides, le type de litière, les retardateurs de feu, etc. Des facteurs génétiques, immunitaires et hormonaux sont aussi jouer un rôle dans le développement de cette maladie.
2. Groupe à risque
Les chats les plus touchés sont adultes à âgés, avec une moyenne de 13 ans. Aucune prédisposition de sexe ou de race n'est démontrée de nos jours.
3. Signes cliniques
Les signes cliniques les plus fréquents sont regroupés ci-dessous :
- Goitre palpable (>95% des cas).
- Perte de poids progressive malgré une augmentation de l'appétit (90-95% des cas).
- Augmentation de la fréquence cardiaque - tachycardie (60-70% des cas).
- Hyperactivité et/ou irritabilité (60-70% des cas).
- Augmentation de la boisson et de la miction - polydipsie et polyurie (50-70% des cas).
- Diarrhée (50-60% des cas).
- Vomissements (30-40% des cas).
- Lésions cutanées : alopécie, poil rêche, séborrhée, apparence hirsute (30-40% des cas).
- Apathie (5-10% des cas).
- Autres signes cliniques : ventroflexion du cou, intolérance à la chaleur, halètement, changement de voix, bruit de galop, souffle cardiaque, insuffisance cardiaque congestive, faiblesse des postérieures, hypertension artérielle, démence, AVC, etc.
4. Diagnostic
Le diagnostic se fait à partir des signes cliniques, l'examen physique et les modifications biochimiques : taux de thyroxine (T4) au-dessus des normes, ASAT, ALAT, PAL et urée éventuellement au-dessus des normes. Des dosages hormonaux plus complexes sont parfois nécessaires.
Les examens complémentaires suivants peuvent se montrer nécessaire dans certains cas : radiographie, échographie, ECG, échocardiographie, mesure de pression artérielle, scintigraphie nucléaire.
5. Traitement
L'hyperthyroïdie peut masquer une maladie rénale chronique. Ainsi, après la mise en place d'un traitement contre l'hyperthyroïdie, il est possible de faire resurgir une insuffisance rénale chronique, qui peut s'avérer dans certains cas irréversible et fatale. On recommande de contrôler les valeurs rénales régulièrement et de commencer par un traitement médical donc réversible afin d'évaluer la fonction rénale avant tout traitement définitif donc irréversible.
Les différents traitements possibles sont regroupés ci-dessous:
- Alimentation : régime réduit en iode (Hill's Thyroid Care y/d), expérience limitée, réversible.
- Traitement médical : thiamazole (Félimazole, Apelka, Thiamacare), contrôle sanguin régulier, peu onéreux, réversible.
- Traitement chirurgical (thyroïdectomie) : après un premier traitement médical (vérification du fonctionnement rénal), retrait des 2 lobes thyroïdiens, risque d'hypothyroïdie (nécessitant une supplémentation hormonale), d'hypoparathyroïdie (nécessitant une supplémentation en vitamine D) et d’atteinte du nerf laryngé récurrent (provoquant un changement de voix, des bruits respiratoires), irréversible.
- Radiothérapie iodée : après un premier traitement médical (vérification du fonctionnement rénal), injection intraveineuse d'iode radioactif, onéreux, irréversible.
6. Pronostic
Le pronostic sur le long terme est généralement bon, une fois le traitement mis en place.